Maurienne et Généalogie
Sortie aux Villards 12.08.2022
Sur la trace des hameaux abandonnés de                      St Alban des Villards 
 
A défaut de sortie culturelle annuelle, sur une idée de Pierre Gret, nous avons opté pour la visite du circuit des villages abandonnés de la rive droite de St Alban des Villards, mis en place par la municipalité il y a peu. Bien sûr à cause d’un bon dénivelé et d’un départ plutôt soutenu, cet itinéraire se trouvait réservé à la « section marche » de notre association. Nous avons pris quelques libertés avec l'itinéraire officiel, en partant depuis la micro-centrale du village et en laissant des véhicules en amont, fidèles à notre tradition de ne pas revenir sur nos pas. Le circuit est agrémenté de panneaux explicatifs relatant l'histoire de ces hameaux au XXe siècle et leur lent déclin, malgré quelques innovations d'avant-garde (électricité dès 1923) grâce aux chutes d'eau à proximité. 
Après quelques centaines de mètres de grimpée, nous voilà donc en vue du plus important hameau traversé, le Bouchet, patrie d'un certain Pierre Gret, pas celui cité plus haut, mais tout de même son plus ancien ancêtre direct identifié et parfait homonyme, vivant dans ce lieu aux environs de 1650, comme l'atteste le cadastre de l'époque. Le Bouchet, de par son éloignement, disposait de tout ce qui était nécessaire à une vie isolée et indépendante (four, école, chapelle, fontaine, ...). On y cultivait avec aisance la pomme de terre et le village était cerné de fructueux vergers. Plus haut, c'est Le Mont, hameau d'alpage à 1350 mètres dont il ne reste rien, point culminant de notre périple et habité seulement à la belle saison. Il faut avoir un peu d'imagination pour concevoir en ce lieu un pâturage de nos jours entièrement recouvert, comme du reste l’ensemble du versant où la nature a retrouvé ses droits. A partir de là, c'est la descente et la traversée d'une profonde combe dévalant du Grand Truc (Et oui ! Nous sommes juste derrière La Toussuire !), par une passerelle audacieuse-ment lancée au travers du torrent. Bon Mollard est le prétexte d'une halte pour déguster un blanc bien frais et un breuvage à base de rhum moins local, certes, mais tout aussi apprécié. Le hameau est caractérisé par la présence en aval d'un alignement de greniers (petits chalets de bois) destinés à sauver les biens les plus précieux (titres, bijoux, grains,  ...) en cas d'incendie. C'est aussi le dernier village à avoir été déserté en 1976. Au dernier hameau, les Rivaux, se trouvaient deux moulins. Un magnifique pont de maçons à deux arches enjambe le Glandon mais ne mène nulle part. La route qui devait le prolonger n'aura jamais été construite, trop peu d'intérêts pour si peu d'habitants. Sa fin sera tragique avec l'engloutissement de trois des sept habitants en 1955 par un glissement de terrain qui marquera l’abandon définitif du lieu. 
La remontée vers la route, la civilisation (et le XXIe siècle) nous amènera jusqu'au Myrtilles, nouvel établissement culinaire où nous avons dégusté un excellent repas local arrosé comme il se doit, tout en devisant sur les prochaines sorties-visites à programmer.  
Jean-Marc Dufreney 

L’équipe au complet au point culminant, plus le photographe  
Elle est solide, mais mieux vaut ne pas s’éterniser !  
Dernier vestige des Rivaux