Maurienne et Généalogie
Ardoisiers  (rando) 11.06.2017
LA RANDONNEE EN MONTAGNE ….. QUE DU BONHEUR !!! 

Dans une de ses plus belles chansons, Jean FERRAT proclamait : « Que la montagne est belle ! ». 
Effectivement, la montagne est belle surtout du côté du village de Montdenis en Maurienne, où là, elle est exceptionnelle. 

C’est donc à cet endroit, dans ce village de Montdenis, que Jean-Marc, le dynamique Président de l’Association « Maurienne Généalogie », avait décidé de convoquer ses troupes pour une randonnée pédestre. 
Une vingtaine de courageux marcheurs répondirent « Présents » en ce Dimanche du 11 Juin 2017, baigné par un chaud soleil déjà estival. 
Ainsi, le but du jour était, en partant de Saint Julien, de rejoindre Montdenis par la « Chemin des Ardoisiers ». 
Certes, dès le départ, les Maîtres de Cérémonie, je veux parler de Gérard, de Jean-Marc, de Pierre et de quelques autres, savaient que le chemin que l’on avait prévu de suivre, était coupé, suite à un éboulement, là-haut dans la montagne, mais ils décidèrent que l’on pouvait aller, au moins, jusqu’à cet endroit. 
Aussitôt dit, aussitôt fait. 

Quel chemin grandiose empruntèrent les randonneurs ! 
Tantôt sous les arbres dont l’ombre bénéfique encourageait les dynamiques marcheurs, tantôt au bord de précipices vertigineux qui montraient, aux femmes et aux hommes présents, qu’ils étaient devenus, ou du moins, presque devenus, de véritables alpinistes côtoyant allégrement les passages les plus délicats. 
Mais le chemin ayant disparu et après avoir admiré une magnifique cascade près de laquelle se trouvait, autrefois, la passerelle Bertolin, il fut décrété qu’il fallait faire demi-tour, en passant toutefois, par un autre chemin, longeant, cette fois-ci, le torrent de Saint Julien. 

Ainsi, après une heure et demie de marche et après avoir subi quelques frayeurs, tout le monde était revenu au point de départ, sain et sauf. 
Mais qu’allions nous faire à présent ? 
Que nous avaient concocté nos sympathiques dirigeants ? 
Mystère ! Surprise ! 
 
C’est Gérard, le Maître des lieux, celui qui connaît tout ce Massif par cœur, qui nous annonça le programme. 
On reprend les voitures et on se dirige, par la route, vers le hameau de Grenis, où, plus exactement un peu au-dessus de Grenis, là où part, sur la gauche, une piste forestière. 
Une nouvelle fois : Aussitôt dit, aussitôt fait ! 


Nous laissons donc nos voitures au bord de la route et d’un pas sûr et rapide, nous prîmes la direction de cette piste forestière qui serpentait au milieu d’une magnifique hêtraie sapinière (mélange d’Hêtres et de Sapins) et ensuite, d’une péssière (forêt naturelle peuplée d’Epicéas et de Pins Sylvestres). 
Cette piste devait aboutir, loin, loin, dans la montagne, à un emplacement où, autrefois (début du XIXème Siècle), avait été construit une tour du télégraphe CHAPPE. 
Mais, au fait, qu’est-ce que le Télégraphe CHAPPE ? 
Si l’on en croit ce que l’on trouve sur Internet, le télégraphe CHAPPE était un moyen de communication visuel par sémaphore (télégraphe) utilisé sur des distances de plusieurs centaines de kilomètres. 
Ce système avait été mis au point par Claude CHAPPE en 1794. 
Ces sémaphores étaient, généralement, installés sur des tours appelées «Tours CHAPPE». 
Une ligne CHAPPE traversait la Maurienne au début du XIXème Siècle et allait de Paris ou Lyon, jusqu’à Turin. 
L’emplacement que nous avions atteint après bien des efforts, était idéalement placé pour servir de relais entre celui qui se trouvait sur la commune de Montvernier et celui de Saint Michel, perché à l’endroit où a été construit, par la suite, le Fort du Télégraphe. 
Mais, hélas, de nos jours, il ne reste rien de ce télégraphe-relais, celui où nous nous trouvons actuellement. 
Peut-être une végétation un peu moins dense à l’endroit où le petit bâtiment avait été construit, mais c’est tout. 
Il faut donc beaucoup d’imagination pour croire, qu’à cet endroit, il y a environ 200 ans, s’élevait un télégraphe CHAPPE. 
Gérard, dont les connaissances en histoire locale, sont exceptionnelles, nous retraça l’histoire de ce télégraphe CHAPPE et puis, la faim tenaillant nos petits estomacs, nous reprîmes la direction de Montdenis. 
Mais cette fois, nous étions à la descente, par un beau chemin constellé de fleurs toutes 
plus belles les unes que les autres. 
En face de nous, nous pouvions deviner, entre autre, le Plan du Cuir, mais surtout admirer le « Grand Perron des Encombres » (2824m) et surtout les magnifiques « Mamelles de Beaune » encore appelées « La croix des têtes » (2491m) 

Soudain, après un virage, une petite Chapelle apparut. 
Elle était dédiée à Notre Dame des Neiges. 

 
Sa vue nous redonna beaucoup de forces physiques et morales car, rencontrer un lieu destiné à Notre Dame des Neiges par une chaleur plus qu’estivale, était bien imprévu et bien inespéré ! 
De temps en temps, au cours de cette descente, quelques vaches nous regardaient passer. 
Sans doute, elles devaient se dire : 
« Ils sont fous ces humains pour marcher sous cette chaleur ! » 
ou alors : 
« Ne seraient ils pas mieux à faire la sieste, comme nous, à l’ombre des arbres ! ». 
On ne saura jamais le fonds de leurs pensées, mais une chose est sûre, elles étaient surprises de voir passer tant de monde. 

Notre chemin de descente aboutit, finalement, à une route goudronnée et là, un problème que l’on peut qualifier de majeur, se présenta à nos guides. 
Doit-on aller à droite ou à gauche ? 
Après quelques réflexions qui firent bouillir leur cerveau et qui ne ménagèrent pas leurs neurones endormis par la fatigue et surtout par la chaleur, ils décidèrent de prendre « à gauche ».. 
Là , les jambes des randonneurs se firent, à nouveau, sentir, car, en prenant à gauche, la route montait. 
Mais néanmoins, après tout notre périple pédestre matinal, on n’était plus à quelques centaines de mètres près ! 
La montée devenait de plus en plus difficile. 
Certes, les jeunes n’éprouvaient pas trop de difficultés (on est jeune jusqu’à quel âge ?), mais les autres …. !!! 
Ouie ! Ouie ! Ouie ! 
Le groupe s’échelonnait sur plusieurs centaines de mètres. 
Les jambes devenaient de plus en plus lourdes. 
Les pas étaient de plus en plus courts. 
Le souffle devenait de plus en plus rapide. 
L’asphyxie menaçait !!! 
Mais l’heure du repas devenant de plus en plus proche et rien que d’avoir cette idée en tête, les quelques forces qui nous restaient, étaient multipliées par dix, par cent. 

Soudain, provenant du fin fond de la montagne, on entendit une voix gutturale, une voix de stentor, annoncer : 
« STOP » 
Quelle aubaine ! 
Nos jambes allaient pouvoir se reposer quelques instants. 
Puis, au bout de quelques secondes, cette même voix se fit entendre de nouveau et elle   dit :
« Demi-Tour » 
 
On ne le nous fit pas dire deux fois ! 
Immédiatement, les marcheurs se retournèrent et prirent le sens de la descente. 
C’était quand même mieux ! 

Après quelques centaines de mètres, le groupe atteignit les premières maisons de Montdenis. 
Enfin, nous étions arrivés !!! 
Le regroupement général s’effectua et pendant ce temps, nous eûmes l’agréable surprise de rencontrer le Maire de Saint Michel : Marc TOURNABIEN, qui, connaissant bien les lieux, nous dit : 
« Passez par là, c’est un raccourci ! ». 
Immédiatement, on exécuta le conseil donné par le 1 er Magistrat de la commune (en effet, Montdenis fait partie de la commune de Saint Michel !). 
Tout le monde s’engouffra dans ce raccourci. 
Mais après avoir effectué quelques dizaines de mètres, alors que les marcheurs recommençaient à s’éparpiller tout au long du chemin, se fit entendre, une nouvelle fois, la voix de stentor que l’on avait déjà entendue quelques minutes auparavant. 
Elle dit, de nouveau : 
« STOP » suivi de « Demi-tour ». 
Que se passait il donc une nouvelle fois ? 
Etait-ce une nouvelle erreur de parcours ou un événement imprévu venait-il de se produire ? 
Toutes les personnes du groupe étant bien disciplinées, rebroussèrent chemin et se mirent à suivre la route normale. 
La fatigue devenant de plus en plus forte et la chaleur de plus en plus terrible, nos corps étaient devenus mous, sans réaction ou presque ! 
Tout le monde ne pensait qu’au repas qui nous attendait et je suis sûr que quelques-uns devaient faire une prière pour que le trajet restant à parcourir, diminue … diminue … diminue … ! 
Les prières furent, sans doute, entendues, car, soudain, en arrivant au premier virage en épingle à cheveux, nous eûmes la surprise de rencontrer des têtes connues. 
En effet, assis sur des fauteuils pliants, à l’ombre d’un arbre presque centenaire, Jo (que tout le monde connaît), accompagné de sa femme et de quelques personnes (ils étaient une dizaine) non passionnées par la marche mais intéressées par le repas, nous attendaient, au bord de la route, pour nous offrir l’apéritif ! 
Si vous saviez le bonheur et le bien-être que procurent quelques gouttes de vin blanc de Savoie, bien fraîches, descendant doucement dans nos gosiers asséchés ! 
A cet instant, il n’y avait rien de mieux au monde ! 

Après cet interlude bien agréable, nous reprîmes les chemin du Restaurant, d’ailleurs tout proche. 
Il ne restait à parcourir, tout au plus, que quelques centaines de mètres ! 

 
Une fois arrivés devant la porte de cet établissement auquel nous pensions depuis, déjà, de longues heures, nous ne pûmes nous empêcher de nous engouffrer rapidement, à l’intérieur, où une douce fraîcheur nous accueillit. 
Aménagé dans une ancienne écurie, le Restaurant respirait le calme et la sérénité. 
A peine assis, une cascade de mets, tous plus appétissants les uns que les autres, firent leur apparition. 
Attention ! mais ne croyez pas que l’auteur de ces quelques lignes en rajoute, voilà ce qu’il nous a été proposé à manger : 
 
      Saucissons maison – Pâté de biches aux airelles – Jambon cru – Panchetta –                                                                      Gratin – Salade – Fromage blanc de chèvre – Plateau de fromages (au moins, une dizaine de différents !) – Bugnes – Coupe de fraises/framboises – Café 
Et pour aider à la descente de tous ces plats, on eut droit à du vin blanc, à du vin rosé et 
à du vin rouge, à volonté, bien sûr. 
Puis, pour clore ce repas gargantuesque, un verre de Génépi nous était proposé ! 
Que du bonheur !!! 

Après les formalités d’usage (et oui, il faut bien payer !!!), le rassemblement des marcheurs et des non marcheurs, eut lieu à l’extérieur, là où la chaleur nous enveloppa de nouveau. 
Tout le monde était assis, la plupart à l’ombre, devant l’entrée du Restaurant, en pensant qu’une bonne sieste serait la bienvenue ! 
En effet, l’estomac bien rempli, empêchait, peut-être, la station « debout » ! 
D’ailleurs, certains commençaient à rechercher un endroit bien frais et bien tranquille, à l’ombre où un épais tapis d’herbes allait servir de matelas ! 
Mais, pas de chance pour la sieste, de nouveau, une surprise nous attendait. 


Afin que le temps de récupération ne paraisse pas trop long, Bernadette, Jean-Marc et Louis, nous racontèrent, l’un après l’autre, l’histoire de Montdenis, histoire pleine de rebondissements. 
Pensez que ce village faillit disparaître, il y a quelques années, faute d’habitants ! 
Il en restait 5 en 1971 !. 
Heureusement, les années qui suivirent apportèrent une nouvelle population, pleine d’entrain et d’idées. 
Superbe ! Grandiose ! Extraordinaire ! 
Mais, tout ne fut pas terminé car, si les non marcheurs avaient leur voiture toute proche, les marcheurs, quant à eux, devaient encore effectuer 2 ou 3 kilomètres, en descente il est vrai, pour rejoindre la leur ! 
Cette petite marche, bien pratique car effectuée en grande partie, à l’ombre, fut très bénéfique car elle accéléra la digestion qui en avait bien besoin. 


Enfin les voitures, nos voitures, firent leur apparition dans le lointain.  
On les découvrit chaudes, brûlantes, mais, ô combien bienvenues car, enfin, elles montraient que cette randonnée extraordinaire arrivait à son terme. 
Ouf ! Nos jambes allaient pouvoir se reposer !!! 

Après les remerciements et les « au revoir «  d’usage (les organisateurs de cette magnifique journée l’avaient bien mérité), chacun prit la direction de la vallée. 

Mais quelques-uns, n’étant pas assez rassasiés de connaissances et de culture, prirent, à la suite de Gérard, un autre chemin, celui qui menait à Hermillon par Champesuit. 
Mais pourquoi cette incartade ? 
Et bien, tout simplement parce que Gérard voulait faire découvrir, à ces quelques amoureux d’histoire locale, l’oratoire que fit construire l’ancien Maire d’ Hermillon : Léopold DURBET. 
Et bien : « OUI », ils eurent raison de suivre Gérard car cet Oratoire situé non loin du hameau de Champsuit, de style moderne et dédié à Saint Michel dont une magnifique statue ancienne décore l’intérieur, mérite vraiment le détour ! 
C’est une splendeur ! 
Puis, le corps meurtri, les jambes lourdes mais le cœur joyeux d’avoir connu une si belle journée, la séparation dut être faite et chacun repartit vers son foyer. 

Merci Jo, Jean-Marc, Gérard, Louis, Pierre et tous les autres organisateurs de cette superbe journée, pleine de fatigue mais aussi, pleine de joie, de bonheur et de convivialité. 
Alors, pour terminer, clamons en chœur cette expression typiquement mauriennaise que tout le monde connaît : 
« A refaire ! » et vite !!! 
 
Patrice GERARD