Maurienne et Généalogie
St Sorlin 21/08/2014
Pour cette dernière sortie estivale de l’année 2014, après un été quelque peu morose coté météo, un groupe de 27 adhérents, amis et conjoints de Maurienne Généalogie se sont retrouvés le jeudi 21 août à 9h devant l’Office du Tourisme de St Sorlin d’Arves pour une conviviale journée de visite et de découverte du patrimoine de ce village de montagne au charme authentique, situé à l’altitude de 1500m, au pied du Col de la Croix de Fer et du glacier de l'Etendard. 
Les brumes matinales en train de se dissiper laissent quand même espérer une belle journée estivale. 
Effectivement, le temps de se réchauffer devant un bienvenu café / croissant servi sous un chapiteau aimablement mis à notre disposition par la municipalité de St Sorlin, et accom-pagné par l’empressement de la Directrice de l’office du tourisme à nous être agréable et le ciel s’est heureusement éclairci et nous a offert un splendide soleil qui ne nous quittera plus de la journée. 
Ensuite, départ à pied en direction de la fromagerie coopérative de la vallée des Arves située à l’entrée aval de St Sorlin. Flânerie agréable sous le chaud soleil du matin malgré l’abondance de la circulation automobile sur cet itinéraire étroit, mais qui permit de décou-vrir le bas du village, et de faire pour certains plus ample connaissance avec les autres membres du groupe. 
Une foule de touristes était déjà présente devant la fromagerie et nous dûmes lézarder un moment devant l’entrée de la cave d’affi-nage pour attendre notre tour. 
Une jeune, charmante et très compétente guide originaire de Haute-Maurienne nous accueillit à l’entrée de la cave. Elle-même est éleveuse de vaches productrices de lait pour le Beaufort, elle répondra sans faillir à toutes nos questions. 
Des milliers de meules de Beaufort, sortant des mains des fromagers du bâtiment voisin, sont impeccablement alignées sur des rayonnages en épicéa jusqu’à une hauteur de 3,50m dans une ambiance fraiche (9°), humide (90%) et parfumée d’une odeur d’ammoniac due au mûrissement des fromages. 
Chaque meule y est régulièrement salée, frottée, retournée et remise en rayon pendant un minimum de 5 mois. Ce travail harassant et répétitif, était effectué jusqu’il y a une dizaine d’années à la force des bras des hommes. Chaque meule pesant en moyenne de 40 à 50 kg, chacun maniait journellement entre 15 et 20 tonnes de fromage. 
L’acquisition d’un robot qui effectue seul ce dur labeur a automatisé ces tâches ingrates. Dès sa mise en place et sa programmation, il effectue inlassablement les mêmes opérations et, tout en admirant cette technique moderne, on peine à imaginer l’endurance des générations d’ouvriers qui s’y sont cassé le dos ! 
Quelques tâches demeurent néanmoins manuelles, et nécessitent toujours la manutention des fromages, comme le marquage des meules sur une table tournante ainsi que les opérations de contrôle du murissement à l’aide d’un petit marteau et de la sonde pour «goûter » chaque fromage. 
Après ce long travail, la croûte va alors durcir, la pâte se colorer en jaune-ivoire et les saveurs se développer. 
Le Beaufort va lentement acquérir son gout fruité, héritier de la riche flore de nos montagnes. 
La meule sera alors prête à être consommée et commercialisée, le Beaufort sera alors doux, tendre et subtil. 
Quelques meules resteront en cave plus longtemps, parfois jusqu’à 1 an, le temps de développer des arômes plus fruités et corsés avec une pâte plus ferme. 
Le Beaufort est reconnu Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) depuis 1968. 
Un cahier des charges rigoureux garantit la qualité du produit : 
Il est exclusivement produit en zones de montagne, est fabriqué uniquement avec le lait cru des vaches de race Tarine et Abondance, races adaptées aux pâturages d’altitude ( jusqu’à 2500m) par leur morphologie, leur résistance aux intempéries et la qualité de leur lait. 
1 kg de Beaufort concentre alors tous les bienfaits de 10 litres de lait. 
Au fil des saisons, les éleveurs, suivent l’herbe avec leurs troupeaux. 
ll existe deux « saisons » du Beaufort : 
Le Beaufort d été, fabriqué entre le 1° juin et le 30 octobre à partir du lait produit dans les alpages. Très fruité, Il est dégusté principalement au cours de ‘l’hiver 
Le Beaufort d’hiver, du 1° novembre au 31 mai fabriqué avec le lait produit à la ferme. 
Après cette fraîche visite, heureux de retrouver la chaleur du soleil, et comme il est déjà 11h45, nous remontons en direction du chapiteau devant l’Office du Tourisme ou nous avons rendez-vous à 12h avec Mr le maire de St Sorlin. 
Mr Balmain Bernard (un Balmain peut en cacher un autre), adjoint au maire Mr Balmain Robert ( excusé) , nous accueille chaleureusement en compagnie de Monsieur Vermeulen, Conseiller Municipal, par un petit discours de bienvenue, et nous offre alors l’apéritif de la 
municipalité. 
Un peu de généalogie : Balmain est aujourd’hui un nom très courant à St Sorlin d’où est aussi originaire feu Pierre Balmain le grand couturier (°1914 +1982). 
Après les remerciements d’usage de notre président Jean-Marc Dufreney, Pierre Blazy remet alors au nom de Maurienne Généalogie à la commune de St Sorlin, un cadeau consistant en un recueil des fiches matricules militaires de tous ses enfants morts pendant 
la guerre de 14/18 ainsi que celles de tous les anciens combattants de ce même conflit. Ce document, travail personnel de Marie-Louise et Pierre Blazy, sera conservé en mairie et restera accessible aux personnes désirant faire des recherches sur leurs familles. 
Après avoir fait honneur à cet apéritif très apprécié, nous nous sommes mis à table sous le chapiteau et partageons un excellent repas concocté par les mêmes Marie-Louise et Pierre Blazy. 
Au menu : 
Salades diverses de betteraves, choux fleurs, pommes de terre… 
Rôti aux pruneaux ou rôti aux olives 
Tomme crayeuse 
Tartes à la rhubarbe et tartes aux prunes. 
Tout ceci fait maison par ces excellents cuisiniers et pâtissiers ! 
Nous nous sommes régalés ! 
Nous les en remercions de tout coeur. 
Après avoir pris le café, nous faisons l’effort de repartir, et de continuer les visites prévues pour cette journée. 
Direction l’église pittoresque du village décorée à l’extérieur, jusqu’au haut des murs, d’an-ciennes couronnes mortuaires en perles de verre protégées des intempéries par de petits toits de zinc. 
Nous commençons par la visite du vieux cimetière qui l’entoure où pendant des siècles ont été inhumés (et entassés) des milliers d’ancêtres et où le moindre mètre carré de cet espace restreint a été utilisé. Il est aujourd’hui en mauvais état malgré quelques concessions bien entretenues. 
L’église, quant à elle, a été construite en 1603 et agrandie en 1656. 
Elle est dédiée à St Saturnin, protecteur des bêtes en pâture. Elle est de style baroque et malgré des désordres structuraux est admirablement décorée. 
Marie-Louise Blazy (enfant du pays, née Balmain !) et son mari Pierre, excellents guides, nous en font une très riche description. 
Avant de ressortir de l’enceinte du cimetière, coup d’oeil au monument au morts et à la plaque des anciens combattants apposée sur le mur d’entrée de l’église Direction ensuite le proche musée de la vie d’autrefois, situé dans l’ancienne cure de la paroisse, petit par sa 
taille mais très riche en outils et ustensiles anciens, reconstitutions d’époque, photos an-ciennes ou récentes de costumes ou d’activités paysannes… 
Il est 17h30. Il est temps de remonter en flânant en direction centre du village ou doit nous être offerte une présentation du costume féminin local. 
Cette découverte nous est présentée par Me Balmain Yvette , maman de Mr Balmain Bernard l’adjoint au maire Mr Balmain Robert, accompagnée de sa petite fille Charlène qui lui servira de mannequin. 
Malgré la chaleur de cette fin d’après-midi, elle a la charge d’endosser le costume composé de la robe en laine, qui à elle seule pèse 7 kg, la chemise, le châle, la large ceinture qui s’agrafe par de multiples petites chaînettes, le tablier, la béguine (bonnet), les bijoux (croix d’argent, colliers…) 
Un supplice, accentué par les différences de morphologies entre les générations. L’aide de la grand’mère de la costumée a vraiment été indispensable au montage de cet habit traditionnel. 
Ce costume, finement brodé et coloré était porté les dimanches et les jours de fête et de mariage. 
Il représentait pour l’époque une somme considérable de travail et était un bien précieux, transmis entre les générations successives et la plupart du temps rangé dans la "chambre"  que dans d’autres régions de Savoie on appelle « mazot », petite construction à l’écart de la maison où étaient entreposés les biens à mettre à l’abri des incendies. 
En fin de présentation, nous avons eu la surprise de croiser un zouave en costume d’époque, un ami de la jeune fille. Leur présence ensemble était quelque peu curieuse mais originale. Pour terminer cette fin d’après-midi, et avant que nous quittent ceux d’entre nous qui ne peuvent rester plus longtemps, nous avons partagé ensemble le verre de l’amitié et remercié les intervenants de cette présentation de costumes. Merci encore à Me Balmain pour cette réussite. 
Il est maintenant 20h. 
Direction le sommet du village, sur la route du Col de la Croix de Fer qui le surplombe. 
Là s’y tient l’Auberge des Turins, petit restaurant qui, il y a peu, était encore un chalet montagnard habité l’été par les éleveurs des vaches à Beaufort. 
Les enfants et petits-enfants de la famille ont transformé cet habitat traditionnel en magnifique petite auberge paysanne ou nous avions réservé notre table. 
Les 21 personnes restantes s’y sont donc confortablement installées pour un succulent repas composé de salades paysannes et charcuteries, suivies par diots du pays, rosbifs ou omelettes agrémentés comme il se doit par des vins rouges et rosés, en terminant par des tartes aux myrtilles et pour ceux qui l’ont désiré le café et le petit verre de génépi offert par le patron ! 
Il est désormais 23h, l’heure de se séparer après cette journée très enrichissante. 
Nous voulons ici remercier chaleureusement le ciel qui nous a été très clément, et surtout les organisateurs de cette sortie : le couple Marie-Louise et Pierre Blazy pour leur énorme investissement à la réussite de cette très agréable sortie, sans oublier l’office du tourisme et les intervenants de St Sorlin pour leur aide et leur participation. 
Pierre Gret.